Il y a 81 ans, le 7 mars 1944, la police vichyste entra chez Benjamin Fondane et l'emmena avec sa sœur, Line. Sur la table du salon, il laissa un petit message, "Viève, voilà", à l'adresse de sa femme. Ce fut la prison puis le camp de Drancy. ⬇️
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J'avais découvert votre compte twitter via un thread sur Fondane qui m'avait époustouflée et beaucoup émue ; merci de le reproduire et joie de vous revoir ici ✨
Fondane était de la génération des poètes juifs de l'exil, qui fuit les pogroms à l'est de l'Europe. Lui était roumain et comme beaucoup d'autres, il avait vu en Paris un refuge fantasmé, le salut par la ville des arts.
Arrivé en France en 1923, il rencontre quelques mois plus tard Léon Chestov, philosophe russe qui bouleversa son existence. Avec lui, il revoit entièrement sa conception de la littérature et s’initie à la pensée.
La poésie de Fondane connait sa révolution à Paris. D'abord intrigué par le laboratoire surréaliste, il s'en déprend assez tôt. C'est l'exil que Fondane thématisera le long de son œuvre.
Fondane vit l'entre-deux-guerres entre l'agitation des cafés littéraires et le calme de ses longs entretiens avec Chestov. Il devient scénariste pour la Paramount, séjourne en Argentine, et même, pour l'anecdote, en vient aux mains avec André Breton un soir de 1930.
En 39, il confia ses manuscrits de correspondance et ses notes prises avec Chestov à Victoria Ocampo, lui demandant de les préserver si jamais il devait mourir. Stupéfaite, elle lui répondit qu'il cédait à la paranoïa. Cependant, Fondane pressent.
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Je vous partage une lecture de sa préface en prose qui m'émeut toujours aux larmes.
https://youtu.be/X3HkwHC8rnw?si=tMdpl-KxlHMtCLi8
Merci
Ulysse, 1932 :