C'est l'un des angles morts de la SF qui parle d'IA : à peu près toutes ses œuvres mainstream, à l'exception notable de Matrix, ne posent jamais la question des dépenses (colossales) d'énergie de l'IA.../...
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H2G2 y fait, un peu, référence : Pensée profonde admet ne pas être suffisamment puissant pour répondre à LA question sur la vie, l'univers et le reste. D'où la construction de la Terre, qui sera malheureusement détruite peu avant que la question ne soit trouvée => gâchis de ressources.
SF et l'anticipation n'ont pas souvent la prétention d'être réellement pertinents, mais plutôt de jouer l'hyperbole pour parler d'un sujet en particulier.
IA et machines sont souvent juste un prétexte et le réalisme de la chose est rarement travaillé.
Et pour Matrix justement, l'energie n'est qu'un prétexte à la con, totalement irréaliste, (il faudrait infiniment + d'énergie pour "cultiver" des humains que ce que la "production" énergétique humaine pourrait fournir)
Si Matrix parle d'energie c'est presque un hasard anecdotique pour justifier le récit.
Je pense qu'il était compliqué d'anticiper la consommation dantesque des IA.
Mais oui, plus généralement l'ecologie est récente, complexe, et les auteurs n'ont pas encore eu le temps de s'approprier la chose.
J'ai vu par ex un responsable de festival, scientifique en plus, noyer ses réseaux sociaux d'images de Midjourney en étant parfaitement conscient des enjeux, mais parce que " c'est l'avenir et je dois tester".
Et s'engager sans des structures et des associations qui luttent contre, aussi (pour les auteurs littéraires on a la Charte et les Ligues, ailleurs je connais moins)
Et par contre, l'excuse de " c'est récent, on n'a pas pu se l'approprier ", quand je vois comment une bonne partie du monde de la SF se targue de suivre le moindre article scientifique, franchement je n'y crois pas.
Après heureusement tout le milieu de la SF en France n'est pas comme ça, loin de là, mais au niveau mainstream si la réflexion n'est pas menée, c'est surtout qu'elle ne dérangerait un peu trop d'habitudes...
Je pense plus que Matrix a mis le doigt sur un truc parce que mine de rien ses créatrices avaient une vision du monde qui sortait déjà des cases de l'époque, ça aide souvent à voir plus loin.
Pour le coup, vraiment je pense que dans Matrix l'écologie est inexistante, c'est du pur prétexte et que ça tombe sur ce thème "par hasard", et tout dans le récit va dans ce sens.
- Ce n'est pas l'apocalypse à cause de la surconsommation des machines, et encore moins des IA en particulier, ce sont les hommes qui ont assombri le ciel car les machines fonctionnaient au solaire (donc carrément plutôt peu gourmandes et vertueuses). Le seul souci c'est la guerre hommes/machines.
Matrix pose au moins la question de la dépense d'énergie à grande échelle pour nourrir des machines qui pensent, j'attends toujours le prochain film mainstream qui fera cela.
Enfin vous assurez sur votre bio être opposé à l'IA (et là on est d'accord). Penser que la culture mainstream en général et la SF en particulier n'a pas sa place à jouer dans ce combat est une impasse.
Ha mais j'ai jamais dit que j'etais pas d'accord hein.
Juste qu'en fait la majorité des oeuvres qui causent d'IA ou de machines ne parlent pas forcément de ça en réalité, pas au première degré en tout cas, et/ou sont juste récréatives.
Les récits de SF contribuent à façonner notre vision du monde, et on voit bien aujourd'hui que les boîtes d'IA génératives et ceux qui les soutiennent jouent sur la fascination du Replicant façon Blade Runner par ex, ou bien sont aveuglés par elle.
Dans ses romans récents, William Gibson ( @greatdismal.bsky.social ) aborde la question, il me semble. The peripheral et Agency, même si c'est de manière oblique : crise énergétique contribuant à l'extinction de 80% de l'humanité, puis informatique quantique relativement sobre énergétiquement.
Ça fait longtemps qu'une question similaire me travaille : la puissance du hardware qui n'est jamais un problème. Genre dans "Her" de Spike Jonze, les IA stockés soit sur des portables, soit sur des serveurs gagnent en puissance exponentiellement sans que ça ne coince jamais 1/2
Et dans 2049 la copine virtuelle de Ryan Reynolds (… c'est bien Reynolds ? ou Gosling ?) est d'abord hébergée sur une machine dédiée, puis semble tourner nickel sur un micro-machin – à moins que ce ne soit qu'un relai, auquel cas la question de la réception ne se pose (je crois) jamais. 2/2
(Bon allez 3/2) pour faire du marxisme gratuit, la SF se pose rarement la question des conditions matérielles d'existence de ses intelligences artificielles.
Remarque, les Hittites appartiennent à l'Histoire ^^
(C'est vrai que les histoires d'androïdes sont souvent sous le prisme de l'esclavage + que les impacts énergétiques ou économiques (autres qu'implicites)).
Mais ça ne va pas très loin. Par exemple, on discute rarement de la question des terres rares indispensables pour la technologies contemporaines et source de tensions géopolitiques (voire par exemple le chantage de Trump vis à vis de l’Ukraine)
C'est un truc qui m'a choqué dans le MCU avec Iron Man. Tony Stark développe une source d'énergie plus performante qu'une centrale nucléaire et qui tient dans un téléphone portable... et rien. Le monde ne change pas. Cette blague.
C'est pas tout à fait l'histoire qu'ils veulent raconter, et parfois c'est pas facile de faire rentrer au chausse pied dans un film moderne un lore qui dates des années 60.
Après en même temps le propos du MCU c'est la préservation absolue du status quo, donc bon...
Oui, enfin en ce moment dans le monde réel dans lequel on vit, l'IA gen c'est un gouffre énergétique (et écologique en général) dans un monde déjà bien atteint. Donc discuter de ce qui n'existe pas, c'est un peu un luxe qu'on ne peut plus trop se permettre.
C'était la cause de l'effondrement dans Horizon Zero Dawn (des robots autonomes qui se "rechargent" tout seul avec de la biomasse, bizarrement c'est parti en c*******)
J'ai plutôt l'impression (y compris quand je parle à certains fans de SF) qu'une partie de la SF reste encore fascinée par la possibilité de l'androïde façon Blade Runner, et a du mal à voir que l'IA générative, aujourd'hui, c'est tout sauf ça.
Quand les auteurs et les gens en général auront compris que ces "IA" "qu'on met à disposition du grand public" n'en sont pas, on aura déjà fait un bout du chemin.
Étant au marketing, il est payé pour que la dénomination touche un max de public et le fasse rêver, pas pour savoir ce qu'il se cache derrière la technique [ce qui n'en est pas moins un problème récurrent face à tout ce qu'on nous vend comme "amazing"] 😁
Vous remarquerez que dans mes posts, comme beaucoup d'entre nous, je parle souvent d'IA generative, justement pour faire cette différence. On a tout un épisode de podcast dans Procrastination là-dessus aussi.
Dans des films de 2023 (les deux exemples récents que je cite), pour ne pas y penser il faut quand même avoir un peu limité ses recherches... D'autant plus que Matrix par contre abordait le sujet en 1999.
Je pense que c’est parce que la technologie d’ia actuelle est particulièrement inefficace et bourrine, y a pas de raison fondamentale que l’ia soit energivore , au contraire
Je pense que vous vous trompez, puisque quel que soit la dimension prise, le fait de devoir stocker des données et leur redondance fait que, structurellement, l'IA, comme et en plus de nos autres pratiques connectées, est génératrice de besoins énergétiques importants.
Oui !
C’est ce que je voulais dire un peu. La gourmandise energivore de chat gpt vient de sa connectivité extrême, tous les humains de la planète, et du fait qu’elle s’entraîne sur internet.
Pour les IA de sf j’ai plus une image à la I, robot, d’ia avec leur autonomie propre
Le problème c'est que la course à la performance fait qu'on veut créer le modèle d'IA le plus performant possible le plus rapidement possible. Une IA "écolo" progresserai bien plus lentement.
En vrai en tant que dev ça fait gagner du temps sur certaines tâches (assistant pour le code, premier jet pour des documentations, résumer/synthétiser des fichiers...) mais je suis pas sûr de l'utilité au delà de ces usages restreints donc le déploiement tout azimut me semble pas être super utile
Dans les IA telle que la sf se l’imagine, les IA observent et apprennent doucement, petit à petit
Dans l’ia actuelle du monde réelle, on apprend juste tout le contenu d’Internet en moins d’un mois pour obtenir une espece d’ia statique
Exactement, le cerveau humain a besoin d'une quantité ridiculement faible d'énergie en comparaison de ChatGPT. Quand la question de la pénurie d'énergie se posera, c'est là que les ingénieurs commenceront à se dire qu'il faudrait peut-être optimiser leurs systèmes
On a réussi à aller sur la Lune avec la technologie des années 60. C'est une loi assez universelle que plus on donne de puissance à un ingénieur, moins il va sentir la nécessité d'optimiser ses programmes. Raison pour laquelle les smartphones vieux de 4 ans deviennent invariablement des épaves
Quand bien même ces vieux smartphones d'il y a 4 ans restent des millions de fois plus puissants que le supercalculateur qui a fait les calculs pour les missions Appolo
Les boîtes d’ia actuelles c’est «vas y bourrinez sans vous préoccuper de considérations pratiques »
Du coup on a fait des choix techniques sans contraintes
Le problème c'est que là tout de suite l'IA est energivore, et consomme aussi beaucoup trop de ressources en eau, et de fait la SF mainstream n'a pas assez pensé ça !
Parce que lorsqu'on parle d'IA dans la SF,c'est très souvent dans des sociétés ayant une maîtrise de sources d'énergies bien plus efficaces, mais dans la plupart des romans que j'ai lu..l'IA n'est pas sympa,sauf chez Asmov et son robot culte Daneel...et son mentor Giskard..
Souvent la question des énergies, et des soucis environnementaux en général ( dépense en eau par ex) est plus ou moins éludée en fait. Et même dans les histoires négatives l'IA est une sorte de fantasme qui ne correspond en rien à ChatGPT aujourd'hui.
Aujourd'hui, on peut qualifier ces IA de plien de choses ,mais l'intelligence n'en fait pas parti..des mégas compilateur serait plus proche de la réalité.
Fondations foudroyé se termine par l'avènement de Gaïa au niveau galactique...pour un bonhomme des années soixante c'est pas mal.
Clairement, comme je l'ai dit plusieurs fois dans diverses discussions, y compris ici, les "IA génératives" n'ont rien à voir avec les androïdes de SF.
Et par ailleurs, sur la SF mainstream actuelle, il y a moins de pertinence là-dessus qu'Asimov n'en avait à son époque, et ça manque.
Essayez Liu Cixin...il m'a interpellé et angoissé, un auteur chinois...sans concession...pas d'écologie, mais la l'humanité de l'humanité y est observée sans concession...
Après au temps d'Asimov, réfléchir ainsi, ça se comprend ! Dans des exemples beaucoup plus récents ( les films que je cite dans mon thread par ex), c'est beaucoup plus embêtant.
Je suis d'accord avec vous, la question étant qu'est-ce qu'il en sera lorsqu'on leur incorporera des sens, donc une capacité réelle d'association d'éléments et idées.
Et je me trompe peut-être, mais il me semble que ce qui fait que nous puissions construire une pensée vient de notre capacité à
identifier et déterminer des notions. IAC, aujourd'hui, ne fait que rabâcher un savoir, en sera-t-il de même quand ce savoir sera complété par le fait de voir ou de toucher ? Elle sait que ceci est rouge parce qu'elle va chercher tous les éléments notifiés comme étant rouge dans les bases de données
Mais son fonctionnement sera-t-il différent quand elle sera ce que signifie le rouge parce qu'elle aura vu du rouge et qu'elle déterminera et associera ce qu'est le rouge d'elle-même ?
Je n'ai pas de réponse, ou bien est-ce que je me leurre ? Car la vue lui a déjà, au moins partiellement, été
attribuée dans le cadre d'un apprentissage de l'auto-pilotage, pour autant, les résultats ne sont pas totalement convainquant (par rapport aux capacités humaines) puisque les projets de voiture sans pilote sont aujourd'hui à l'arrêt malgré les promesses
Sur ce point précis, je suis pas sûr-e qu'on ait une responsabilité morale aiguë dans la catastrophique situation actuelle en tant qu'artistes de la SF.
Quoi qu'on fasse, on verra nos imaginaires se faire récupérer par les systèmes de domination à peu de frais, ce qui ne date hélas pas d'hier.
Mais c'est sûr que sur le plan écologique, on a pas mal loupé le coche. Même le cyberpunk le plus caustique, le plus anticapitaliste n'a que rarement (voire jamais ?) pris en considération le coût brut pour la planète de tous ces systèmes de calcul ruineux et inutiles.
Pèche-t-on toujours par optimiste et, dans le fond, par excès de cohérence ? Beaucoup l'ont déjà dit, mais si on décrivait la situation actuelle dans un roman dystopique, Trump ou Musk passeraient pour des caricatures grossières, des personnages sans une once de cohérence ou de crédibilité.
La réélection du Donald, c'est pour l'heure la plus grande incohérence narrative du XXIème siècle. Complètement absurde. Aucun-e lecteur-rice n'accepterait une bêtise pareille.
Si on doit vivre dans une satire cyberpunk absurdiste, elle pourrait au moins ne pas être écrite sous acides ?
Parce que ce que les médias et politiques appellent de l'IA depuis deux ans n'a rien à voir avec le concept d'IA que la science fiction a inventé il y a des décennies. Les ChatGPT et autres ne sont que des moteurs de recherches qui formulent leurs réponses en phrases construites plutôt qu'en liste.
.../...même dans des films hyper récents : les cyborgs pacifistes du Créateur comme l'Entité terrifiante de MI:7 semblent fonctionner grosso modo par la grâce divine.
Même quand elle fait le lien entre IA et désastre social, la SF mainstream peine à faire le lien entre IA et désastre écologique../..
../.. si le monde est détruit, au moins en partie, c'est toujours par autre chose : un attentat, une guerre nucléaire... La voracité des DATA centers n'entrent quasiment jamais dans l'équation.
Et donc là-dessus, il serait vraiment temps qu'on update nos récits.
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IA et machines sont souvent juste un prétexte et le réalisme de la chose est rarement travaillé.
Je pense qu'il était compliqué d'anticiper la consommation dantesque des IA.
Mais oui, plus généralement l'ecologie est récente, complexe, et les auteurs n'ont pas encore eu le temps de s'approprier la chose.
Il a une idée, il cherche en science ce qui lui permet de l'illustrer et il occulte le reste.
Flagrant pour le voyage spatiale.
Juste qu'en fait la majorité des oeuvres qui causent d'IA ou de machines ne parlent pas forcément de ça en réalité, pas au première degré en tout cas, et/ou sont juste récréatives.
(C'est vrai que les histoires d'androïdes sont souvent sous le prisme de l'esclavage + que les impacts énergétiques ou économiques (autres qu'implicites)).
Après en même temps le propos du MCU c'est la préservation absolue du status quo, donc bon...
https://whatculture.com/film/10-movies-that-actually-benefitted-from-studio-interference?page=4
Mais bon, en vrai c'est pas l'IA qui consomme à fond, ce sont des mauvais models inefficaces (et puis du minage de cryptomonnaie)
Mais il faut dire qu'il a pensé à tout.
Mais c'est fascinant, quelque part.
La personne qui a trouvé le coup d'appeler ces logiciels de merde de "l'AI Art" mériterait un Prix Nobel de la Publicité (et de l'ignominie).
C’est ce que je voulais dire un peu. La gourmandise energivore de chat gpt vient de sa connectivité extrême, tous les humains de la planète, et du fait qu’elle s’entraîne sur internet.
Pour les IA de sf j’ai plus une image à la I, robot, d’ia avec leur autonomie propre
Dans l’ia actuelle du monde réelle, on apprend juste tout le contenu d’Internet en moins d’un mois pour obtenir une espece d’ia statique
Exactement
Les boîtes d’ia actuelles c’est «vas y bourrinez sans vous préoccuper de considérations pratiques »
Du coup on a fait des choix techniques sans contraintes
Fondations foudroyé se termine par l'avènement de Gaïa au niveau galactique...pour un bonhomme des années soixante c'est pas mal.
Et par ailleurs, sur la SF mainstream actuelle, il y a moins de pertinence là-dessus qu'Asimov n'en avait à son époque, et ça manque.
"L'IA" générative ou "l'AI" "Art", c'est surtout une formule marketing destinée à rendre branchés des logiciels et bots de plagiat automatisés.
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Et je me trompe peut-être, mais il me semble que ce qui fait que nous puissions construire une pensée vient de notre capacité à
Je n'ai pas de réponse, ou bien est-ce que je me leurre ? Car la vue lui a déjà, au moins partiellement, été
Quoi qu'on fasse, on verra nos imaginaires se faire récupérer par les systèmes de domination à peu de frais, ce qui ne date hélas pas d'hier.
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Si on doit vivre dans une satire cyberpunk absurdiste, elle pourrait au moins ne pas être écrite sous acides ?
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Même quand elle fait le lien entre IA et désastre social, la SF mainstream peine à faire le lien entre IA et désastre écologique../..
Et donc là-dessus, il serait vraiment temps qu'on update nos récits.
"Mais m'sieur (sic) ça fait peur, vous croyez vraiment que ça va ressembler à ça le futur ?"