J'étais programmatrice pour ce qui s'appelait alors "Livre Paris", le salon du livre de Paris. Je m'occupais de la scène young adult. Quelques semaines avant le salon, j'ai commencé à recevoir des mails trop bizarres/trop désagréables, de cet acabit (notions qu'il a mis "Bien à vous" quand même) .
J'ai fort vite constaté que sur Facebook, un auteur (dont j'ai trouvé un livre dans ma boîte à livres, que j'ai vite mis à la poub's) s'insurgeait qu'il y ait deux/trois anglicismes dans la programmation de ma scène (qui en plus s'appelle Young adult, comble de la provocation).
Sur sa page (publique donc), il avait mis mon adresse mail et demandait aux gens de me cyberhar.... de m'envoyer des messages pour me faire part du fond de leur pensée et de leur mécontentement. Je me suis un peu foutue de lui en commentaire et je suis passée à autre chose. Sauf que.
Quelques jours plus tard, il a carrément fait paraître dans LE MONDE (pas merci) une tribune, signée par une centaine d'intellectuel.les, pour dénoncer la déperdition de la langue française au salon du livre. C'était odieux de mépris, envers moi, envers la littérature YA, envers les jeunes.
J'ai direct écrit une réponse, que j'envisageais de publier grâce au soutien de madmoiZelle. Mais on m'a pas laissé faire, pour éviter l'effet Streisand. J'ai reçu zéro soutien des hautes instances de l'orga, on m'a demandé de faire des modifs, et basta. Encore aujourd'hui ça me reste en travers.
Parce que je sais que j'aurais eu raison. Parce que j'aurais pu dénoncer le mépris pour la littérature jeunesse et en célébrer sa qualité. Et que j'aurais pu dégommer ces vieilles carcasses si déconnectées et détestables envers la jeunesse génération. En travers, je vous dis.
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