#SaintNicolas "Rien". "Rien", c'est ce que Pierre-Louis-Nicolas Delahaye aurait pu écrire dans son journal, à la date du 6 décembre 1793. "Rien", puisqu'il n'a rien écrit ce jour-là. Et ce "rien", qui n'est même pas un blanc sur la feuille, est une de ces petites ruptures dans (1/) - ThreadSky

comesimien.bsky.social • 88 days ago

#SaintNicolas "Rien". "Rien", c'est ce que Pierre-Louis-Nicolas Delahaye aurait pu écrire dans son journal, à la date du 6 décembre 1793. "Rien", puisqu'il n'a rien écrit ce jour-là. Et ce "rien", qui n'est même pas un blanc sur la feuille, est une de ces petites ruptures dans (1/)

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comesimien.bsky.social•88 days ago

le vécu et les habitudes provoquées par la Révolution. Le 6 décembre, c'est la Saint-Nicolas, et la Saint-Nicolas, c'est la fête du saint patron des écoliers. Alors, depuis longtemps, on faisait la fête, à l'école de Silly, ce jour-là. Delahaye la connaît bien (2/)

comesimien.bsky.social•88 days ago

cette fête, puisqu'il est depuis 1771 le maître d'école du village - ce petit village de Silly, 600 habitants, à 50 km au nord-est de Paris. La fête de la Saint-Nicolas c'était ici des jeux à l'école, des jeux auxquels jouaient filles et garçons (3/)

comesimien.bsky.social•88 days ago

(puisque comme ailleurs dans le monde rural, n'en déplaise aux évêques et aux agents de l'Etat, l'école de Silly était mixte). La fête, c'était aussi un repas commun, donné aux écoliers et aux écolières. La fête, enfin, débutait par la religion : procession des élèves jusqu'à l'église, puis (4/)

comesimien.bsky.social•88 days ago

messe pour les enfants. Il s'agissait après tout d'honorer un saint. Très vite, cependant, la Révolution affecta le cours de ce vieux rituel villageois et enfantin. Point par la politique d'abord - ou pas directement - mais par la crise économique sévère qui frappa l'époque. (5/)

comesimien.bsky.social•88 days ago

En décembre 1788, il y eut procession et messe, malgré le froid intense, mais point de repas, à cause de "l'excessive cherté" des denrées. Après avoir déjeuné chez eux, les enfants vinrent tout de même jouer à l'école.
En décembre 1789, il y eut procession et messe, le maître donna des brioches (6/)

comesimien.bsky.social•88 days ago

aux enfants, mais point de jeux ni de repas, en raison cette fois de "l'extrême misère du temps". Ce fut là "l'année sans pareille" des enfants (la première du moins).
Décembre 1790 : les jeux revinrent, après les cérémonies religieuses, mais toujours pas de repas. Trop chers, encore. (7/)

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