À chaque présidentielle, l'IFOP nous vante depuis quelques années le “rolling” : chaque jour, un sondage “frais” basé sur 3 000 personnes. Ça sonne solide… mais en fait, y'a un hic.
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Le principe : chaque jour, 1 000 nouvelles personnes interrogées. Mais pour publier un résultat, on mélange aussi les réponses des deux jours précédents. Résultat : chaque “vague” de sondage = 3 000 personnes… mais seulement 1 000 sont vraiment du jour.
Conséquence immédiate : 2/3 de l’échantillon sont recyclés d’un jour à l’autre. On ne repose pas les questions, on fait juste tourner la moyenne mobile. Ça lisse les résultats, mais ça ne multiplie pas la fraîcheur des infos.
Pour la marge d’erreur ? On nous sort la formule magique : “Avec 3 000, la marge d’erreur tomber à plus ou moins 1,8% !” Spoiler : l’info réellement nouvelle, c’est celle des 1 000 répondants du jour, donc une marge d’erreur bien plus proche de celle d’un échantillon à 1 000 personnes.
Ici, une estimation de variance pertinente prendrait en compte une "légère" covariance entre les chiffres. Bref, c'est une moyenne mobile de 3*1000, pas un sondage de 3000.
Pire : si une tendance politique bouge rapidement, le rolling amortit, étale, gomme le changement. On croit voir une stabilité qui n’existe pas toujours… Méfiance sur les "virages" qui n’apparaissent jamais !
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