Inégalités d’espérance de vie et âge d’atteinte du taux plein dans le système de retraite français : deux nouvelles publications de l’IPP, en partenariat avec la DREES, pour contribuer au débat. Un 🧵
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Dans le système français, l’accès à la retraite à taux plein repose principalement sur la validation d’une carrière complète, davantage que sur l’âge. Ce principe semble naturel, et est aujourd’hui rarement remis en question, mais est-il réellement justifié ?
Ce système peut engendrer des écarts significatifs : certains peuvent partir à taux plein dès 60 ans (en retraite anticipée), tandis que d’autres doivent attendre 67 ans, et donc vivre potentiellement 7 années de retraite en moins –même s’ils ont travaillé aussi longtemps in fine
Ces différences ne semblent équitables que si elles corrigent des inégalités sociales de mortalité. C’était l’idée d’origine : la retraite au taux plein dès 60 ans devait bénéficier avant tout aux ouvriers et employés, qui avaient commencé tôt et vivaient moins longtemps.
Mais cette hypothèse a-t-elle été vérifiée ? Jusqu’à récemment, les études sur la mortalité se concentraient sur des critères comme le revenu, le diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle. Or ces variables ne reflètent qu’imparfaitement l’âge d’atteinte du taux plein.
On le voit bien en regardant par exemple qui a, historiquement, le plus bénéficié de la retraite au taux plein à 60 ans : c’est le cas plus souvent parmi les 20 % les plus aisés (et, surtout, parmi les 20 % suivant) que parmi les 20 % à plus faible pension.
Étonnamment, en revanche, les écarts d’espérance de vie selon l’âge auquel les divers assurés atteignent le taux plein n’avaient jamais été estimés jusqu’à aujourd’hui. Les travaux de l’IPP, en partenariat avec la DREES, apportent des réponses nouvelles à ce sujet.
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