Conséquence : la durée (espérée) de retraite est toujours plus longue pour les personnes qui atteignent le taux plein le plus tôt, hommes comme femmes.
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Ce graphique comme le suivant semble indiquer qu'il n'y a pas de différence d'espérance de vie et en bonne santé entre les gens qui partent tôt (carrières longues, ouvriers..) et les gens qui partent plus tard (cadres, CSP, CSP+...) contrairement à ce que LFI et NFP voudrait nous faire croire, non ?
C'est plutôt que le raccourci qui est souvent fait entre : ceux qui partent tôt / ceux qui partent tard, et : ouvriers / cadres est en partie erroné. Certains ouvriers et employés ne peuvent partir que (très) tard, tandis que certains cadres peuvent partir tôt ...
Bien sûr ce n'est pas une classification 100% juste, il faudrait connaître les grandes proportions: les carrières longues sont plutôt les gens qui n'ont pas fait d'étude donc plutôt des ouvriers et ceux qui partent tard c'est parce qu'ils ont commencé tard donc fait des études donc plutôt des CSP+
Le dispositif de carrières dites "longues" n'est en fait pas conditionné uniquement à l'âge de début de carrière, mais aussi au fait d'avoir eu une carrière quasi-continue en emploi après. Il exclut donc les travailleurs qui n'ont pas fait d'étude, mais ont connu la précarité ensuite
Conséquences en termes de CSP : les départs en carrière longue (à 60-61 ans) comptent en pratique une surreprésentation d'ouvriers qualifiés et de professions intermédiaires, mais une sous-représentation d'ouvriers non-qualifiés ou d'employés non-qualifiés
Si on raisonne en termes de montant de pension : quasiment aucun bénéficiaire d'une anticipation du départ au titre des carrières "longues" ne fait partie des 20% des retraités à plus basse pension, et très peu des 20% suivant
Quelles conclusions en tirer pour le système de retraite ? Ces résultats suggèrent qu’il serait pertinent, a minima, d'ouvrir le débat et de réinterroger le rôle primordial donné à la durée pour déterminer l’âge de départ à la retraite
(l’un des enjeux est notamment de corriger la forte inéquité actuelle envers les personnes à carrière incomplète, qui doivent aujourd’hui attendre 67 ans pour le taux plein sans avoir une espérance de vie plus élevée)
Cela ne signifie pas qu’il faille supprimer toute modulation de l’atteinte du taux plein : cela suggère juste qu’il vaut mieux la recentrer (voire la renforcer ?) sur les catégories dont la moindre espérance de vie est avérée (retraités inaptes ou concernés par le pénibilité).
Cela ne signifie pas non plus qu’il faille revenir aux règles d’avant 1983 : d’autres solutions sont possibles, dont l’une est explorée dans la note de l’IPP.
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La note IPP : https://ipp.eu/publication/le-systeme-francais-de-retraite-fait-dependre-lage-de-depart-de-la-duree-de-carriere-est-ce-justifie/
Le Dossier de la DREES : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/les-dossiers-de-la-drees/241126_DD_reformes-retraites