1/9. Marcel Mauss était connu pour ses phrases énigmatiques, dont celle-ci que l’on peut lire dans son texte sur les Techniques du corps : « Aller du concret à l’abstrait et pas inversement ». Quel est ce concret dont se revendique alors Mauss ?
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2/9. Il est à la fois une prise en compte concrète du contexte historique dans lequel s’insère nécessairement un événement ou une institution (comme le Potlatch ou la Kula), mais aussi la reconnaissance de son irréductible singularité.
3/9. Pour Mauss, « Tous les phénomènes sociaux sont, à quelques degrés, œuvre de volonté collective, et qui dit volonté humaine dit choix entre différentes options possibles […] ».In « Les civilisations, éléments et formes » (1929), Paris, Minuit, 1969, p. 470.
4/9. Ce rapport au concret parcourt toute son anthropologie en premier son analyse de la technique qu’il comprend comme un « acte traditionnel efficace [...] ». Il s’agit de penser les techniques à partir de leur propriété physique de base et par ce qu’elles permettent de faire.
5/9. C’est la langue, ensuite, qu’il envisage de manière concrète sous son double aspect de système et d’acte. Pour Mauss, chercher le concret de la langue c’est s’intéresser au contexte d’énonciation des prières, des formules magiques, mais aussi des cris et chants.
6/9. Enfin, le concret maussien s’observe dans son attention aux objets. Si ce sont les matériaux et les habiletés nécessaires à leur fabrication qui l’intéresse, c’est aussi comment la transmission et la manipulation de certains objets mobilisent le groupe dans son entier.
7/9. L’enjeu est d’en passer d’abord par une approche concrète des objets avant d'essayer, ensuite, d’envisager « ce qui se passe dans la tête des gens, au moment où ils emploient un objet ».
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