J'ai coupé court à plusieurs conversations avec des ami•e•s sur ce sujet. Parfois, je le regrette, avec un argument d'autorité : "tu as vu "Shoah" de Lanzmann ? Non ? Alors je ne pense pas qu'on puisse discuter de façon fructueuse sur que/quoi/comment/pourquoi filmer la Shoah."
Pour moi, ce film échoue là où Pasolini réussissait avec Salò. Car Pasolini faisait sentir et surgir l'insupportable, l'insoutenable, l'immonde au sein de l'esthétisme poussé au maximum et vu comme ultime décadence sociale, point de non-retour dans l'abandon de toute morale.
Pasolini force le spectateur à se poser des questions : voir ou ne pas voir ? Regarder l'horreur et son prétexte en face ? Sortir en titubant et en se questionnant sur la nature humaine, voilà ce qui fait la force d'un tel film. L'autre film occulte l'horreur ou, pire, la rend source de comique.
Pas vu le film, c'est ce qui m'avait gêné dans la bande annonce et les critiques : les mêmes effets et le même vocabulaire employés que pour la haute couture, le design avant-gardiste, l'art contemporain, etc « chirurgical, très rigoureux, sans concessions, ... »
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