Je vois qu'on va fermer la licence de lettres classiques à Reims pour cause de pas assez d'étudiant(e)s (4), tandis que (lis-je) les concours de recrutement d'enseignants de lettres classiques ne remplissent pas, faute de candidatures.
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Permettez-moi d'évoquer le cas de l'informatique à Grenoble. Faute d'étudiants, on a évacué le calcul formel, et maintenant on va évacuer les méthodes formelles (oui, à Grenoble, berceau, prix Turing, médailles, tout ça).
En parallèle, des gens travaillant dans des entreprises utilisant des méthodes formelles m'expliquent qu'ils n'arrivent pas à recruter, que ça pose de vrais problèmes économiques, et se proposent de venir donner gratuitement des cours sur ce sujet.
Je pousserais volontiers le parallèle un peu plus loin : les maths posent un gros problème aujourd'hui, et il en va de même avec l'analyse grammaticale en français.
Sans maîtrise de la grammaire, pas de latin ni de grec. Sans math, tout un pan de l'informatique disparaît.
J'ai un souvenir des méthodes formelles en fac à la fin des années 90. Chiant à mourir. On n'avait pas la hype de l'IA, mais clairement personne ne voulait en faire dans la promo. Ça a changé ?
[à Grenoble ; dans les filières informatique] la plupart des étudiants ne sont pas très bons en maths (ou tout ce qui demande un peu d'abstraction) ; assez logiquement, ils s'orientent vers des spécialités qui ne sont pas trop exigeantes de ce point de vue (et ils ont raison)
La réutilisation d'un bout de code d ariane4. Ce code était parfaitement correct et conforme à sa spécification. Le problème est qu'il était fait pour réagir à un paramètre (une accélération transverse iirc) qui était spécifié comme étant dans une certaine plage de valeurs.
Les méthodes formelles dans l'industrie restent une niche. C'est triste de voir qu'on conçoit et développe encore des softs asynchrones à base de discussions du style "et si tel event arrive pendant tel truc...". Discussions qui finissent dans une spec pdf écrite puis vérifiée à la main.
Les langues anciennes n’ayant pas d’applications aussi visibles, nous disparaîtrons dans l’indifférence et quand on se rendra compte de notre utilité, il sera trop tard pour pallier vingt ans de déclin menant à l’extinction.
Le problème pour cette entreprise est justement que ce qu'elle fait (de la sûreté d'automatismes ferroviaires) n'est pas "visible" au sens qu'on en discuterait dans la presse grand public ; en revanche c'est assez vital pour un monde moderne qui doit se décarboner.
Mais enfin...
La représentation nationale vient de nous le rappeler avec l'A69: l'avenir, aujourd'hui comme hier est aux autoroutes !
Maintenir une filière industrielle ferroviaire... Quelle drôle d'idée
C'est très différent, non ? Le manque de candidats aux concours de LC vient surtout du fait que l'EN délaisse peu à peu le grec et le latin.
Ne pas se diriger dans une filière où le principal employeur "arrête progressivement l'activité" est loin d'être délirant.
Là encore, quels sont les freins au distanciel ?
Je suis dans l'informatique et toutes mes formations sont en distanciel (et hors organismes de formation la plupart du temps, car le délai pour être au catalogue est trop long)
Politique du désastre depuis plus de 20 ans + réforme Blanquer = disparition programmée des enseignements de grec et de latin.
Pas rentable pour cette sociéte de consommation médiocre.
Poule et oeuf. On ne forme pas. Les débouchés n’existent pas ou ne sont pas attractifs. Ceux qui pourraient avoir les concours s’orientent vers d’autres filières. Et on n’a jamais réfléchi à d’autres débouchés. Brefle.
Un domaine de recherche où la France excelle est mort. Et personne ne l’a voulu
Le proviseur du lycée de ma fille s'est pointé devant les lycéens faisant le bac L (c'était quand y avait encore le bac L) en leur gueulant dessus et en disant qu'ils sont de futurs chômeurs.
Pas assez d’étudiants car depuis 2016 et la réforme du collège, l’enseignement du latin et du grec s’est effondré au collège puis au lycée à partir de 2019 et de la réforme du bac (finis les points bonus qui permettaient d’arrondir la moyenne vers une mention pour des élèves méritants).
C'est impressionnant de voir l'enfumage mené par Blanquer (sur ça comme sur beaucoup d'autres choses) : d'un côté, il prétendait soutenir l'étude des langues anciennes, et de l'autre, sa réforme du lycée et du bac a fait fondre les effectifs...
En parallèle, je n’ai jamais eu autant d’étudiants qui en L2 ou L3 décident de commencer le latin et le grec, sans doute tard, et trop tard pour espérer venir grossir les rangs des futurs profs de LC qui disparaîtront totalement dans l’indifférence générale d’ici 30 ans.
Vous connaissez beaucoup de cadres BAC +5 qui commencent leur travail à 8h ?
Quand les études montrent que 9h - 17h est plus adapté aux adolescents que 8h-16h, plage horaire habituelle aujdhui, suite diminution des heures faute d'enseignants.
Absence de rationalité à tout les niveaux de décision.
(Techniquement si : les enseignantEs sont fonctionnaires de catégorie A, cad des cadres. Ça vaut d'ailleurs aussi pour les MCF, ou même les doctorantEs qui sont contractuels sur poste de catégorie A)
J'ai entendu parler de première main d'un récent concours de recrutement MCF en lettres classiques à l'UGA où la compétition a été extrêmement rude entre une cinquantaine de candidats, beaucoup extrêmement qualifiés.
Par contre c'est intéressant de voir qu'on demande souvent dans cette discipline que la plupart des collègues passent un concours du secondaire sans vouloir enseigner dans le secondaire lol
Section 8: littérature classique (latin et grec)
Section 9: littérature française moderne (du Moyen Âge à maintenant)
Section 10: littérature comparée (toutes périodes et toutes ères linguistiques)
Sachant que les agrégations de lettres présentent divers dosages de ces matière.
Et que ces agreg ne sont pas nécessaires pour enseigner dans le supérieur mais que le tas de poussière conservateur qui entoure ces sections les rendent tacitement obligatoires 🥲
Des années à taper sur les littéraires, à dénigrer les langues et à encenser les matières scientifiques (y compris pour accéder à des prepas littéraire)...
J'ai fait bac L et licence d'études hispaniques, j'ai ensuite fait une reconversion dans un métier de formation "scientifique", préparateur en pharmacie. Pendant mes deux années j'ai entendu "faut vous accroché, vous allez être en difficulté etc..."
J'ai eu le droit à la réflexion sur mon bac L pendant des années. Alors oui avant les années 2000, les L c'était synonyme de futur chômeurs dans la tête de personnes "scientifiques"
Et à avoir dans les filières dites scientifiques 50% de l'horaire qui ne l'est pas ? (Au contraire des filières dites littéraires, qui peuvent quasiment se passer d'enseignement scientifique)
Après ca fait plus de 20 ans que j'ai quitter la fac, donc bon je suis pas le mieux placer, surtout avec toutes ces réformes ubuesques qui se sont succédées, mes enfants étant encore au début collège.
Ajoutons que les enseignant.e.s de lettres classiques sont aussi profs de français. Notre disparition va donc accélérer la pénurie en lettres modernes.
Sans vouloir troller, le modèle "études en présentiel" n'est-il pas à remettre en question ?
4 étudiants à Reims, il parait donc logique de fermer cette filière à cet endroit là.
Quels sont les freins au distanciel ?
Mon futur gendre suit sa psycho d'Italie, en distanciel depuis la France...
Les étudiants ont souvent besoin d'un cadre pour se motiver à travailler, quand bien même la matière les intéresse. Le groupe classe est un environnement stimulant et impose un rythme, plus difficile à trouver à distance ou le décrochage est fort
Nous avons des outils pour forger le groupe classe.
Oui les "cafés virtuels" ne remplacent pas la machine à café.
Mais les cérémonies, les outils numériques de partages et de travail collaboratif existent et sont efficaces.
Mieux que les réunions en présentiel, le paperboard ou le tableau blanc phy
Pas uniquement.
J'anime certains MooC dans les métiers du développement informatique et le public est très varié (en termes de situation pro mais aussi géographique).
Et au moins, nous ne les exploitons pas comme le fait l'école 42
C'est clair, l'enseignement à distance ça fonctionne pour les étudiant·es qui n'ont pas besoin de l'enseignement, sont super autonomes et motivé·es et disponibles. C'est comme les "écoles" au format 42, ça ne marche que pour ces gens là… ce n'est absolument pas généralisable.
Ce n'est pas ce que disent mes nombreuses certifications...
L'abandon est-il plus important en distanciel ? C'est possible.
Faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ? J'en doute.
La formation en ligne est une catastrophe pédagogique, qui perd les étudiants (et les enseignants). Et un diplôme n'est pas une certification. Sans parler du besoin d'encadrement étroits des étudiants et étudiants en licence, par exemple.
Le confinement a montré qu’étudier le latin et le grec à distance ne fonctionne pas. Pour des cours de civilisation et d’histoire littéraire, c’est jouable, mais pour un cours de langue (ancienne comme moderne), la présence demeure la seule option viable.
Ça fait trois ans que j’étudie l’estonien à distance à l’Inalco. Le confinement était une période très particulière où tout se faisait à distance. Il était difficile d’étudier dans ces conditions.
J’entends tout à fait. En fait, je retire « langue moderne » de mon précédent post. Retrancher le travail de groupe sur la traduction d’un texte, c’est perdre toute la saveur des langues anciennes, qui nécessitent un travail au corps avec le texte.
En fait, on s’imagine que traduire un texte ancien serait un travail purement abstrait, mais cela prend littéralement la forme d’ateliers, avec un côté « bricolage » où l’on met la main à la pâte, où l’on travaille ensemble, où l’on débat, discute, échange des idées, manie la matière des mots…
Mais le mal se trouve à la racine. On ne fait rien pour que les élèves de collège et de lycée étudient les langues anciennes. Dès lors, aucune personne sensée ne va commencer des études dans un domaine qu’elle ne connaît pas, ou sinon par bribes.
60 postes pour 53 candidats cette année au CAPES, d’accord. A votre avis, quel serait le nombre optimal de licences LC préparant au concours national offrant 60 places ?
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2) On n'en parle pas dans les médias, alors qu'on nous assomme d'IA soir et matin.
Sans maîtrise de la grammaire, pas de latin ni de grec. Sans math, tout un pan de l'informatique disparaît.
La représentation nationale vient de nous le rappeler avec l'A69: l'avenir, aujourd'hui comme hier est aux autoroutes !
Maintenir une filière industrielle ferroviaire... Quelle drôle d'idée
Par contre par curiosité il y avait un master de calcul formel à Grenoble à quelle époque ?
Ne pas se diriger dans une filière où le principal employeur "arrête progressivement l'activité" est loin d'être délirant.
Je suis dans l'informatique et toutes mes formations sont en distanciel (et hors organismes de formation la plupart du temps, car le délai pour être au catalogue est trop long)
Ce n'est pas le manque d'offres qui est pointé mais le manque de demandes.
Voire le manque de visibilité des offres ?
Attirer les demandes dans le monde marchand, ca je sais faire.
Dans le monde académique, là je n'ai aucune idée...
Pas rentable pour cette sociéte de consommation médiocre.
Un domaine de recherche où la France excelle est mort. Et personne ne l’a voulu
Et en parallèle ça fait XX années on ne pourvoit plus les postes à l'agrégation et au CAPES de maths…
Quand les études montrent que 9h - 17h est plus adapté aux adolescents que 8h-16h, plage horaire habituelle aujdhui, suite diminution des heures faute d'enseignants.
Absence de rationalité à tout les niveaux de décision.
Mais oui, conditions de travail médiocres (horaires, postes à cheval sur plusieurs établissements…).
https://cpesr.fr/lentree-dans-la-carriere-des-enseignants-chercheurs/
Donc merci pour la correction :)
Mais voici la 8 :
Section 9: littérature française moderne (du Moyen Âge à maintenant)
Section 10: littérature comparée (toutes périodes et toutes ères linguistiques)
Sachant que les agrégations de lettres présentent divers dosages de ces matière.
4 étudiants à Reims, il parait donc logique de fermer cette filière à cet endroit là.
Quels sont les freins au distanciel ?
Mon futur gendre suit sa psycho d'Italie, en distanciel depuis la France...
Car les formations en distanciel demandent une charge IT loin d'être négligeable.
Oui les "cafés virtuels" ne remplacent pas la machine à café.
Mais les cérémonies, les outils numériques de partages et de travail collaboratif existent et sont efficaces.
Mieux que les réunions en présentiel, le paperboard ou le tableau blanc phy
J'anime certains MooC dans les métiers du développement informatique et le public est très varié (en termes de situation pro mais aussi géographique).
Et au moins, nous ne les exploitons pas comme le fait l'école 42
L'abandon est-il plus important en distanciel ? C'est possible.
Faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ? J'en doute.
Pour des étudiants (18/25 ans) les choses sont différentes.
Après L'EAD a un intérêt indeniable pour certains publics (formation continue, double cursus, public empêché...)