J'avoue ne pas bien vous suivre : lorsque j'étudiais la notion de prophétie autoréalisatrice, il s'agissait de se placer au niveau du récit, dans une perspective narratologique, c'est-à-dire "au-dessus" de la trajectoire d'un personnage, en interrogeant la tension de cet arc par le narrateur. (1/?)
Mais je ne comprends pas bien la volonté (le désir ?) de croire que la littérature prédit ce qui est à venir. À cet égard, les arguments de P. Bayard me semblent nourris d'un même biais téléologique, d'une même pétition de principe (on finit toujours par trouver ce que l'on cherche).
La fiction n'est-elle pas suffisamment riche, précieuse et centrale ? Pourquoi essayer d'insuffler en elle cet élan, un peu mystique, qui, certes, peut réchauffer le cœur ou apaiser l'âme en donnant l'illusion d'un ordre caché, mais n'ajoute rien à (voire dessert) l'analyse des textes ?
Il se peut que vous ayez raison.
J'ai tenté dans ce livre d'évoquer tout ce que la lecture, l'écriture et le travail sur soi m'ont appris. C'est dans cette perspective modeste qu'il faut lire le chapitre Prédiction.
J'espère que mon ton ne paraît pas agressif, ce n'est pas du tout mon intention. Ce que je voulais dire, c'est qu'il me semble que l'on risque un saut ontologique à "lire" une/sa vie comme on lirait un texte, puisque, précisément, l'un des deux n'est pas un texte, et ne dépend pas d'un auteur (1/2)
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J'ai tenté dans ce livre d'évoquer tout ce que la lecture, l'écriture et le travail sur soi m'ont appris. C'est dans cette perspective modeste qu'il faut lire le chapitre Prédiction.